ARTS DE LA RUE
Il faut différencier les arts de la rue du street art. Alors que le street art est essentiellement une expression picturale et murale urbaine qui s'est dé-veloppée depuis une cinquantaine d'année, les arts de la rue ont pour précurseurs les troubadours et se caractérisent de nos jours par la pluridisci-plinarité (danse, théâtre, disciplines circassiennes, musique, arts plastiques...) et le fait qu'est privilégié l'espace public comme lieu d'intervention. De ce fait, les spectacles sont généralement gratuits et les artistes et les spectateurs occupent le même espace; ce qui différencie leurs relations par rapport à une salle de spectacle où il existe une frontière physique entre ceux qui paient, les spectateurs, et ceux qui sont payés, les artistes. Dans l'espace public, les artistes et les spectateurs sont au même niveau, ce qui renforce leur proximité. Cependant, tout comme le street art, les arts de la rue se sont fortement développées dans les années 70, avec une connotation très fortement contestataire, sous l'impulsion notamment de compagnies venues des Etats Unis, comme le Living Theatre.
J'ai découvert les arts de la rue il y a une vingtaine d'années près de chez moi à Cergy où a lieu chaque année le festival CergySoit !. Depuis, je m'in-téresse à ce type de manifestations artistiques de "réenchantement du quotidien", où l'interactivité spectateurs-artistes est souvent fondamenta-le. A l'occasion de la réalisation d'un film documentaire sur ce sujet, j'ai fréquenté d'autres festivals, comme le festival d'Aurillac, la Mecque des arts de la rue (dans l'espace public) où plusieurs centaines de compagnies se retrouvent, Sotteville les Rouen (Viva Cité), Nanterre (Parade(s)), Garges les Gonesses (les Rencontres d'ici et d'ailleurs) à Paris (les Nocturbaines, le Printemps des rues), Villeurbanne (les Invites), Suresnes (festival des vendanges), Issoudun (fêtes de la tour blanche), Annecy...
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AURILLAC
Le festival de théâtre de rue d'Aurillac a été créé en 1986 par Michel Crespin dans un esprit interventionniste s’inspirant de l’héritage de l’éducation populaire d’après-guerre. Jean Mary Songy (ci dessous discutant avec un exposant dans la rue) succède en 1994 à Michel Crespin et pour 24 ans.
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la Cie Carabosse
Le piston errant
la sortie des goûts
les frères Troubouch
Desvio coletivo


Burdin & Rode Sankara


La Cie Plateforme Trafic
Aujourd'hui parallèlement à une programmation officielle a lieu un fes-tival off comptant plusieurs centaines de compagnies se regroupant en plusieurs dizaines de lieux mis à disposition par l'organisation. Non ré-munérées, ces compagnies viennent pour se faire repérer par des pro-grammateurs, et, dans l'immédiat, rembourser une partie de leurs frais en passant le chapeau. Durant les 4 jours d'Août de ce rendez-vous, le festival ouvre tous les espaces publics de la ville aux artistes et à quel-que 100 000 spectateurs, sans compter les chiens, quadruplant la popu-lation de la commune. Les parapluies accrochés au dessus des rues, c'est évidemment pour protéger les festivaliers du soleil, mais aussi par-ce que le Centre international de création artistique d'Aurillac s'appelle le parapluie.
CERGYSOIT !










Artonik Colors of time




lady cocktail
Ad Hoc Issue de secours
Artonik Sangkhumtha hope
La première festival CergySoit! date de 1998. Entièrement gratuit, ce festival s'appuie lui aussi sur un lieu de fabrique artistique et technique, Nil Obstrat qui, comme le parapluie à Aurillac, reçoit des compagnies en résidence afin qu'elles puissent peaufiner leur projet artistique, et les programme en sortie de résidence dans le cours de l'année sur son site ou dans l'agglomération. Initialement sur quelques jours, depuis le covid, le festival s'est étendu sur une plus lon- gue durée. 40 à 50 compagnies y participent et font déplacer près de 50 000 spectateurs au mois de Septembre pour plus de 100 représentations.
NANTERRE Parade(s)
Chaque année depuis 1990, le festival Parade(s) à Nanterre revient le premier week-end de juin avec plus de 40 compagnies et quelques 250 artistes de rue et de cirque pour des spectacles gratuits. Comme on peut le voir, certains spectacles reviennent d'un lieu à un autre.






Artonik Colors of time
la CIA les dessous d'histoire
Afuma les échassiers du Togo


Cirque Rouage Boate
C'est le cas ici, par exemple, avec colors of time qui est une déambulation particulièrement fes-tive où la compagnie fait appel à des bénévoles qui, à l'issue d'une rapide formation, jouent avec elle dans le spectacle. Ainsi, en utilisant des lieux à chaque fois différents, chaque repré-sentation diffère.


Sortie de résidence Nil Obstrat


Undercloud le funambus (Pontoise 2010)


Generik Vapeur la photo communale


Deabru Beltzak Symfeuny


les parapluies d'Aurillac










Bloas & Teyssot Gay
Galapiat cirque Moïse Bernier
Teatro del silencio Oh secours




VILLEURBANNE les invites
A Villeurbanne, ce sont les ateliers Frappaz, Centre national des arts de la rue, qui sont derrière le festival les Invites depuis 2002.




Typhus Bronx Emmanuel Gil


Olivier de Sagazan Transfiguration




Gratte ciel Place des anges
GARGES les GONESSES les rencontres d'ici et d'ailleurs


Créé en 1992 par la Cie Oposito, le festival des rencontres d'ici et d'ailleurs a tout d'abord eu lieu à Noisy le Sec dans le département du 93, où était implantée le Moulin Fondu, le Centre national des arts de la rue de la Compagnie. Puis le Moulin Fondu, ayant déménagé à Garges les Gonesses dans le même département, le festival a muté également. La Cie est créée à Madère en 1979 par Enrique Jimenez qui vient en France l'année suivante et rencontre Jean Raymond Jacob en 1983. Ils se professionnalisent au fur et à mesure et s'installent à Noisy le Sec en 1991. Ils inventent alors des spectacles déambulatoires, le Cinématophone en 1994, Transhumance en 1996 en collaboration avec un bagad breton, un orchestre philharmonique, un chœur, des percussionnistes, plusieurs dizaines de participants et toutes sortes d'animaux plus ou moins exotiques. Ce spectacle s'exporte sur plusieurs continents avant d'être remplacé en 2008 par 3 éléphants passent, une structure déambulatoire plus légère et moins onéreuse.


Generik Vapeur Bivouac


Oposito le cinématophone


inauguration du festival en 2018


Plateforme Traffic


Frank Baruk Berce mon coeur
L a casquette du grand Jean-Raymond sur les photos de droite a toujours un oeil sur les spectacles du festival.


la rue est à AMIENS
Ce festival est l'un des premiers créés en France, puisque sa première édition remonte à 1978. Depuis cette année il s'appelle Les Tentaculaires. Le cirque Jules Vernes, labellisé pôle National depuis 2011, outre une programmation tout au long de l'année, une importante mission de formation et d'accueil de compagnies, est un acteur incontourna-












Un splendide spectacle des élèves de l'école de cirque devant la cathédra-le, magnifiquement mis en scène
Cie Kumulus Fragile
Les Josianes ou l'art de la résistance
Collectif jamais trop d'art Zaï Zaï Zaï
ble de cet évènement sur trois jours qui accueille plus de 30 000 spectateurs.
SOTTEVILLE les ROUEN Viva Cité


Après quelques balbutiements, c'est avec l'élection de Pierre Bourgignon en 1989 à la mairie de Sotteville les Rouen, que les arts de la rue prennent leur envol ici, à l'occasion de la fête du bicentenaire de la révolution. En 1990 est créé un premier festival sous la direction de Pierre Andrieu, qui prendra son nom l'année suivante. En 1994, comme à Aurillac, un off est créé et le festival est reconnu par le ministère de la culture qui lui permet de pérenniser son financement. Aujourd'hui, le festival a un rayonnement international, rassemble 80 compagnies pour 300 représentations gratuites et 100 000 spectateurs pendant 3 jours.


Cirque du Platzak Kermiz
Cie Kumulus Série C




NoFit State & Motionhouse Block




Cie In Fine Les olympiades
Les NOCTURBAINES
C'est en 1996 que la Cie Impondérables et Petits Oiseaux Production décident de mettre en place ce festival original et de qualité, dédié aux Arts de la Rue, à destination d'un public populaire dans le 20ème arrondissement de Pa-ris.C'est dans ce festival que j'ai vu pour la première fois cette extraordinaire déambulation du teatro del silencio.




Teatro del silencio Oh secours


Cie Fil en scène le petit bois




Les apicoles Dom Juan
Les fêtes de la tour blanche (Issoudun)
C'est l'un des premiers festivals d'arts de la rue, sinon le premier dans l'année, puisqu'il a lieu au mois de Mai. Issoudun est une ville de 12 000 habitants dans le Berry qui adopte une politique culturelle très active basée sur la gratuité pour favoriser l'accès de tous. Outre ce festival programmant une trentaine de représentations sur 3 jours, la ville gère un très intéressant musée d'art contempo-rain dans un ancien hospice.


Annibal Economic strip


Cie 100 issues essai neioromantique




Grand Colossal théâtre Jean Claude


Tiphus Bronx le delirium du papillon
Le festival des vendanges (Suresnes)
La première édition de cette manifestation remonte à 1984 mais ce n'est qu'en 2008 qu'elle acquiert ce nom de festival des vendanges. C'est l'un des derniers, sinon le dernier festival d'arts de la rue de la saison, puisqu'il a lieu en Octobre dans une cité jardin construite entre les 2 guerres par l’Office Public des Habitations à Bon Marché du département de la Seine. Cette cité jardin comprend 2 groupes scolaires et doit accueillir près de 10 000 personnes de toutes les catégories de travailleurs, de l’ouvrier au contremaître en passant par les professions libérales et les fonctionnaires dans des immeubles en briques polychromes et en béton incrustés de cailloux et des conditions d’hygiène et de confort exemplaires.


Annibal Economic strip




Kumulus Les squames


la baleine cargo 1000 pas sans amour
Autres manifestations d'arts de la rue, autres photos


la Cie Carabosse investit La Villette (2019)






la Cie remue ménage chez Nil Obstrat




Royal Deluxe fête le 200ème anniversaire de la ville du Havre


Malmö (Suède)
Cirkvost Pigments


Cie Jupon ensemble


Pierre de Mecquenem à Pontoise